Dominique nous donne des nouvelles :
“Bonjour,
Comme promis, je vous présente la situation de notre trésorerie pour savoir si cette année 2024 va nous permettre de faire face à la perte de l’an dernier.
Une campagne 2023 peu productive impactant fortement la trésorerie
Je rappelle le contexte de la campagne 2023.
A la suite d’une alternance généralisée (toutes variétés confondues) de notre principal verger de pommiers, la récolte de pommes a été ridicule.
Cela a été probablement la conséquence de la sécheresse de 2022. Les pommiers étaient très chargés en fruits et le verger n’était pas encore irrigué (il l’est maintenant).
Les arbres ont dû puiser dans leurs réserves pour faire face à cette charge importante de pommes et ils n’ont pas « fabriqué » de bourgeons pour la campagne suivante, la campagne 2023.
Cette très faible récolte de 2023 n’étant pas la conséquence d’un évènement climatique de 2023, nous ne pouvions bénéficier d’aucune indemnité.
Pour limiter les problèmes de trésorerie à venir, différents leviers ont été activés :
- Vous avez accepté d’avoir dans vos paniers des pommes bio d’autres fermes franciliennes (marge obtenue 45 000€),
- Nous avons reçu des dons pour une valeur de 11 700€,
- Nos parents ont accepté de ne pas recevoir leur loyer pour une valeur approximative de 20 000€,
- Jean-Marc et moi avons injecté de nos économies pour un peu plus de 11 000€,
- Nous avons également diminué le montant de nos indemnités mensuelles de 500€ de janvier 2024 à mai 2024,
- Enfin, nous avons obtenu de la banque le report de 2 échéances annuelles de remboursement d’emprunt pour une valeur totale de 38 000€.
Une campagne 2024 débutée avec une situation financière fragile
Tout ceci nous a permis de démarrer la campagne 2024 avec près de 70 000€ de découvert bancaire à la fin du mois de mai, ce montant correspondant à notre découvert autorisé (à l’automne 2023 c’était inespéré !).
Nous avons donc démarré cette campagne 2024 dans une situation économique fragile.
Les récoltes de 2024 sont heureusement de belles récoltes, en particulier pour les fruits rouges et les pommes. Les poires, les prunes et les kiwis à un degré moindre.
Comme je l’ai indiqué dans le bilan de campagne, nous avons été confrontés à un problème de structure du sol, sous deux de nos chambres froides. Ce problème a été identifié quand nous avons vidé les frigos en mars/avril 2023.
Nous avons dû faire réaliser trois carottages (2 545€ HT) dont l’analyse a mis en évidence la nécessité d’injecter de la résine entre 1,5m et 2,5m pour consolider le sous-sol.
Le coût de l’injection de résine a été de 42 000€ HT, nous l’avons financé en totalité par un emprunt.
Notre compagnie d’assurance nous a précisé qu’en 2023, aucun arrêté de catastrophe naturelle n’avait été émis et que, par conséquent, elle ne pouvait pas nous indemniser.
Depuis la fin du mois d’août, nous faisons face à des réparations sur nos installations frigorifiques et deux de nos tracteurs pour un montant total de près de 20 000€ HT.
Pour l’un des tracteurs, nous avons demandé un devis pour son remplacement mais, tenant compte de l’imprévu « injection de résine », nous n’avons pas la capacité d’emprunt pour le financer. Nous devons attendre fin 2026.
Par ailleurs, nous avions programmé la mise en place de l’irrigation du jeune verger de poiriers de 2ha. Ce chantier va se faire entre novembre et décembre. Le coût est de 8 500€ diminués d’une subvention de 1 943€.
C’est le dernier chantier des 3 chantiers d’irrigation planifiés après la sécheresse de 2020.
Le futur de l’exploitation
Enfin, nous sommes dans une phase de cession de notre exploitation et nous avons payé une expertise agricole pour un montant de 2 500€ HT.
Avec les belles récoltes de cette année et malgré ces imprévus importants, nous espérons pouvoir payer une partie – idéalement la moitié – du loyer 2023 à nos parents, soit 10 000€.
En prenant en compte tous ces éléments, la projection de trésorerie à fin mai 2025 met en évidence un découvert voisin de 70 000€, équivalent à celui constaté fin mai 2024.
Notre situation reste donc fragile.
Dans ce contexte, il est important qu’un maximum d’Amapiens souscrivent à ce 14ème panier.“
Dominique
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